J'ai pris du papier bulle, quelques journeaux, deux ou trois cartons. J'ai tout bien emballé et tout transporté ici. Je déménage, eh oui, encore.

Aujourd'hui était un jour à ouragan avec les bras. Déjà hier, je  le voyais venir, gros comme un camion. Je n'ai pas su tourner assez fort, je crois. Mais c'est que je suis tellement fatiguée. Il y a des jours où ça me prend, comme ça, par surprise. Une grande fatigue oppressante, qui appuie de tout son poids sur mes frêles épaules. Pour ces jours  là, il me faudrait une petite réserve. Trois fois rien, un petit placard, un tiroir ou juste une boîte à chaussures où seraient alignées quelques piles. Des toutes petites piles que j'enfoncerais à la commissures des lévres, discrètement, pour alimenter mon sourire. Ca serait beaucoup moins fatiguant, et puis ça ferait plaisir aux gens. Got an angel on one shoulder, and a devil on the other, and it's his good advice that I take. N'empêche qu'aujourd'hui j'ai été sacrée princesse, après avoir été toute décorée de bagues à plumes et de colliers à perles, sans parler de la couronne en papier. Mais seulement pour l'espace de quelques minutes, parce que c'était à chacune son tour d'être la plus jolie.

Aujourd'hui est un jour de pluie. Un jour où les gouttes se suivent et se ressemblent. Un jour où l'on éclabousse tout autour quand les pieds claquent un peu trop fort dans les flaques. A l'abri dans la rue, mouillée sous la terrasse du restaurant. Des éclats de rires pour un peu de soleil. De l'autre côté de la rangée de vêtements suspendus, une gamine fredonne les paroles un peu bêtes de la chanson qui tourne. Juste derrière dans la file d'attente, une autre  joue à la poupée avec sa petite soeur. Et celui qui s'amuse comme un petit fou en attendant le repas. Aujourd'hui, jour de pluie, c'est aussi le jour des enfants. En attendant dans la voiture, j'esquisse la vieille bâtisse en quelques coups de crayon, avant qu'il ne soit trop tard. Avant que tout ne soit démoli. Il y a des jours où je n'ai pas envie de faire d'efforts. Pafois il m'arrive d'avoir besoin d'air. Ces jours là, si je le pouvais, j'étendrais mes petits bras de chaque côté de moi et je tournerais, tournerais à toute allure, comme un mini ouragan. Pour décourager ceux qui voudraient s'approcher de tropprés.

Ce matin, réveil juste un peu avant le chant du coq. 6h30, c'est presque les aurores, pour un jour de vacances. Tout ça pour se caler dans la voiture entre le frère et la vitre, et voir défiler, défiler, défiler le paysage. D'abord, la mer. Puis la ville. De moins en moins de maisons. De plus en plus de vert. Quelques fleurs sauvages. Un arbre. Deux arbres. Des dizaines et des dizaines d'arbres alignés en rang d'oignons. Et la petite voiture qui monte et tourne, monte et tourne, monte et tourne péniblement le long du chemin. La vitre grand ouverte. L'air frais qui fouette le visage, c'est agréable. Une fois arrivé assez prés des arbres, hop, tout le monde descend. Chacun se munit de ses petits pieds bien enfermés dans des baskets pour une jolie ballade au coeur de la forêt. Des arbres, des herbes, des pissenlits et des fleurs qu'on souffle. Des petits ponts et des petits escaliers de bois. De petits ruisseaux. De la boue gluante. Des petits oiseaux et un bébé qui gazouillent. Attention de ne pas écraser les petits escargots pas beaux. Des framboisiers qui griffent les jambes et les mains quand on essaye d'atteindre leurs petits fruits rouges et sucrés. Un point de vue envahi par le brouillard, d'où l'on ne voit plus rien du tout. Des anecdotes de quand les enfants étaient petits et qu'ils faisaient milles bêtises contées tout au long du chemin. Des petits crapauds qui sautillent tout partout alors que moi, j'aimerais bien faire pipi. La pluie qui s'invite en plein milieu du repas, et les "Je vous avait bien dit qu'on aurait dû s'installer sous le kiosque".  Et tout remballer en quatrième vitesse, sauter dans la voiture pour fuire les gouttelettes. La route, qui cette fois-ci tourne et descends, tourne et descends, tourne et descends. Vers une autre forêt, où il ne pleut pas. Une petite sieste sous les arbres, et piscine, pour terminer la journée. Y a pas à dire, il fait bon être en vacances.

Et à la fin, juste avant le générique, s'éclipser sur la pointe des pieds. Pour là où l'on danse pieds-nus sous la pluie, le menton levé pour attraper les gouttes. Voilà que je me mets à faire des rêves étranges. Je mélange les gens de tous horizons. Je crie. Je me fâche. Je souris. Je suis heureuse. Et je me réveille en sueur au beau milieu de la nuit. Il fait même trop chaud pour dormir. Si c'est pas malheureux. Le sapin est toujours là, prés de la fenêtre, mais de l'autre côté. Pas la moindre trace de cadeaux à ses pieds. Juste la petite créche tout défaite par la frénésie d'ouverture des paquets. Et moi j'ai toujours pas eu de couronne. Pas de féve, pas de couronne. Moi je voudrais les deux. Aujourd'hui, entre deux baignades, j'ai exploité un peu ma palette graphique. Je commence à m'y faire. C'est juste que dessiner sur la planchette en regardant l'écran. De quoi s'emmêler les pinceaux.

Ce n'est pas que je rêve, c'est juste que parfois, j'ai un petit gnome qui me joue de l'armonica dans un coin de  ma tête. Alors forcément, ça déconcentre. Every nights she hears beautiful, strange music, it's everywhere, there's nowhere to hide. Il n'y a pas si longtemps, ou peut être que si, tout est relatif, je ne sais pas. Je me souviens des longues minutes passées à silloner entre les rayons de la bibliothéque municipale. Puis le trajet en voiture, les bras chargés de 3 ou 4 bouquins, à trépigner d'impatience à l'idée d'arriver à la maison pour plonger. Des histoires d'amour, toujours. Je crois qu'à l'époque, j'avais bien dû lire au moins tous les romans guimauve des rayons jeunes. Et le temps à passé, j'ai écumé les histoires du rayon ado, puis le trou noir. Néant. A part un ou deux roman de temps en temps, au détour d'un supermarché ou d'une librairie, j'ai arrêté de lire. C'est quand même bien dommage.  They invent her a new world wih oil skies and aquarel rivers. Parfois il y a bien des choses que j'aimerais pouvoir changer. Remonter le cours du temps et déplacer juste un grain de poussière, une plume pour voir si tout est différent. Mais je ne sais pas comment m'y prendre. I guess I have to give it birth.

Il fait trop chaud pour travailler. (Heureusement que c'est les vacances). Those dancing days are gone. Ces jours-ci, tout tourne au ralenti. Plage, piscine, déjeuner dans le jardin, sieste sur l'herbe, piscine. Me voilà toute dorée. Comme une petite brioche, oui, je sais. Ahahah. Et puis aujourd'hui, c'était la journée des petites cousines. Les minis cousines, celles qui ne s'expriment qu'en Boumboumboum, qu'on porte dans les bras et aprés qui on coure quand elles galopent à quatre pattes. Et puis les un peu plus grandes,  aussi, voire même les petites cousines carrément plus grandes que moi, ça quand même, c'est de l'abus. Moi je dis, les petites cousines, ça devrait rester petit. Une fleur c'est tout. Et puis demain, re-repas de famille. Et aprés demain, re-re-repas de famille. Pfiou alors. Heureusement qu'il reste encore quelques vacances pour se remettre de tous ces repas fastieux.  (C'est dur la vie, quand même). Bref sur ce, mon lit m'appelle.Bonne nuit les petits (pompompompompom).

Il était une fois une Petite Pomme Bleue.

Voici comment débute mon histoire sur cette nouvelle plateforme de blogs. Il est loin le temps de mes premiers pas sur la blogosphère, mais quand même, des premiers pas quelque part, c'est toujours un peu émouvant. *Verse une petite larme*.